Programmation de plusieurs pièces au cours d’une même soirée.

procession

Vers une notion d’oeuvre

La notion d’œuvre est chère à la chorégraphe Nacera Belaza, qui souligne la continuité organique et artistique, la cohérence entre les différentes créations de la Compagnie depuis sa création.

Cette notion prend tout son sens avec la mise en place de ces « parcours », qui présentent plusieurs pièces de répertoire dans un même lieu, au cours d’une même soirée.

Une traversée pour le spectateur

Ces parcours favorisent l’immersion du spectateur dans l’univers chorégraphique de la Compagnie. En faisant découvrir des facettes différentes de son travail, ils donnent à voir par là même l’évolution de la démarche artistique.

Ces programmes permettent ainsi une expérience plus dense où la notion de « traversée » se substitue à celle de représentation unique. Le cheminement du public induit par cette traversée, lui permet d’établir des correspondances, résonances entre les différentes pièces, comme il le ferait entre différentes toiles.

Depuis plusieurs années, différents parcours sont donc proposés : La Nuit & La Traversée, Le Temps scellé & Le Trait – solos… Ainsi chaque pièce agit dans la mémoire du spectateur comme une mise en lumière supplémentaire. Son regard s’aiguise et se nourrit au plus près de l’écriture.

« La Nuit, La Traversée suivis de Sur le fil composent un parcours à travers cette danse minimaliste, sensuelle et spirituelle, passant du solo, au duo puis au trio, explorant par trois fois un même lâcher-prise lancinant qui déjoue la solitude existentielle. Partir de la solitude, justement, dans La Nuit, comme présence première et essentielle pour « rester poreuse à son environnement et pouvoir accueillir le monde en soi ». La Traversée ouvre cette quête de l’imperceptible à quatre interprètes aimantés les uns aux autres, esquisse d’une nouvelle nouba portée par une mémoire des rythmes et des pas d’antique tradition. Sur le fil enfin, suspendu entre visible et invisible, entre transcendance et immanence, trio vif, libre et insoumis amenant interprètes et spectateurs là où « on accepte de ne plus savoir », porté par une bande son fascinante qui évoque autant l’adolescence, le rêve que la prière soufie. »

Eric Vautrin, dramaturge, Théâtre Vidy – Lausanne, novembre 2017

Parcours : La Nuit, La Traversée & Sur le fil
© Captation Margaux Vendassi